Après trois années de voyages et d’expériences dans l’espace temps Chauvet-Lascaux, Marcher depuis la nuit des temps se restructure et invente de nouvelles perspectives.
Nous vous avions laissé au milieu de l’été, une fois passée la marche 2024. Nous remisions nos chaussures de rando, il faisait chaud, l’assemblée se dissolvait, le gouvernement se pulvérisait, les guerres prospéraient et le monde entrait avec toute son insouciance dans une parenthèse olympique, à siroter sur la grande plage estivale. Des divertissements sans doute nécessaires pour se projeter dans une rentrée bien difficile à imaginer. Nous n’avons pas été déçus des étendues de l’inimaginable. Du côté de Marcher depuis la nuit des temps, l’heure est, elle, à la redéfinition des imaginables…
Décantations
Après la seconde marche au printemps dernier, un processus de décantation était indispensable. Nous en ignorions la durée tout en sachant qu’une bonne maturation se fait dans le temps long. Tout au long de l’automne, nous nous sommes réunis pour partager cette macération, retrouver nos sens et envisager la suite. Deux éléments déterminants nous invitent en effet à inventer de nouvelles focales : une grande partie de l’équipe initiale part voguer vers d’autres cieux dès 2025, tandis que Monik Lézart, qui porte le projet depuis plus de trois ans, souhaite passer le flambeau. Avec la dernière marche, la compagnie est en effet arrivée au bout de ses expérimentations artistiques. Conserver, transmettre et développer les apports de trois années d’explorations et de récoltes mérite pour le moins réflexions !
Une des particularités du projet est qu’il s’organise sur un territoire incroyablement vaste. Si cette étendue en fait sa saveur, elle génère aussi son lot de difficultés notamment en ce qui concerne les relations d’équipe puisque personne ne vit au même endroit. Or, dans un projet qui porte l’humain en son cœur, le travail à distance n’est pas toujours facile. De fait, un des grands enseignements pour une restructuration durable est que les suites doivent se réfléchir et se concocter autour de groupes resserrés géographiquement.
La perspective étant de rester à portée de pieds…
Incantations
Pour penser l’avenir de Marcher depuis la nuit des temps et imaginer des pistes à explorer, un petit groupe de chercheurs très motivés s’est déjà réuni en Ardèche à la mi-novembre. Au terme de deux jours d’intenses discussions ponctuées par des petites marches, la phosphorescence du chœur a fait naître l’alléchant concept de « cheminaire » dont nous aurons, bien évidemment, à reparler. En parallèle, le groupe a décidé de constituer une nouvelle structure associative qui devrait voir le jour rapidement. Les réflexions qui y seront menées seront exportables sur l’ensemble du territoire, et, comme l’exige l’ADN de Marcher depuis la nuit des temps, accessibles à tous.tes.
Il reste encore beaucoup à réfléchir et beaucoup à consulter mais l’idée principale pour l’année qui vient est de transmettre la synthèse de tout ce qu’a apporté cet immense projet et de réfléchir ensemble aux suites, à l’échelle et à la portée de ceux qui y participeront.
Nous avons dores et déjà un joli programme en peaufinage. Il commencera par un webinaire le 13 mars à 10h – inscrivez-vous par ici – afin de vous présenter la synthèse de toute cette aventure. Viendront ensuite, en direction de nos partenaires de terrain, trois ateliers au printemps en Occitanie, sous la forme de séances de travail d’une journée.
Enfin, en complément de la première revue, un second numéro illustrera l’ensemble d’un corpus à partager sur lequel les nouvelles initiatives pourront s’appuyer.
D’ici là, nous vous souhaitons de joyeuses fêtes.
Que nos acteurs institutionnels, locaux et inspirants et que nos soutiens d’un jour ou de toujours continuent de voyager dans cette constellation de paysages et de lieux tous plus resplendissants les uns que les autres !