27 avril 2024, par Georges Matichard
Une inauguration paysagère sous des cieux bienveillants
La première marche d’un escalier est comme la première pierre d’un édifice, toujours particulière. Elle marque le pas, donne le temps et lance la direction vers l’ascension. La revue qui vient de paraître, éditée par Monik Lézart, est un beau témoin de ce premier acte, de la première traversée 2023 entre Chauvet et Lascaux.
Nous nous sommes retrouvés ce samedi 27 avril sur le site de Chauvet 2 pour présenter cette toute nouvelle revue et donner l’impulsion de la deuxième marche, celle de ce printemps 2024. Il ne fallait pas la rater.
Plus de cinquante personnes ont répondu présents à la lettre d’invitation inaugurale. Pourtant, poser le pied sur cette seconde marche au cœur d’un épisode cévenol fait de pluie et de vent pouvait rendre le terrain glissant… Les cieux ont été heureusement plus que cléments ! L’évènement a échappé aux averses et nous avons été gratifiés d’un éclairage digne d’un péplum, les rayons du soleil perçant en parapluie l’épaisse couche de nuages noirs et gris, pile derrière le rocher de Sampzon, nous indiquant très précisément l’axe de notre périple à venir, vers l’ouest, vers Lascaux, 380 km plus loin.
Replongeons au cœur de cette soirée : le public est rassemblé là, sur un belvédère, le regard porté vers l’horizon. D’anciens marcheurs, des complices ardéchois partenaires ou habitants, de nouveaux venus, toute l’équipe de Marcher depuis la nuit des temps et bien sûr les nouveaux marcheurs.
Parmi eux, les trois premières marcheuses de la traversée 2024. Tout juste sorties de la Grotte Chauvet2, le regard affuté par la visite qu’elles viennent de faire avec Jean- Jacques Delannoy, le géomorphologue complice de l’aventure, les voici maintenant les yeux orientés vers le couchant et les oreilles à l’écoute de la lecture de ce vaste paysage tourmenté qui s’offre à nous. Au milieu de ce groupe de sapiens éblouis par le spectacle, Tom Joseph, l’illustrateur du projet, imprime la persistance rétinienne collective sur la paroi d’un tableau blanc. On observe comment la continuité d’une scène peut-être vécue il y a 38 000 ans, déposée aujourd’hui sur le papier en d’autres couleurs : mêmes humains, mêmes regards, mêmes horizons, même curiosité et même capacité d’émerveillement.
Quelques discours plus bas, à l’abri d’une pluie qui reprend, l’équipe de Marcher depuis la nuit des temps présente la revue et la nouvelle traversée. Puis, autour d’un apéritif bavard, public et marcheuses se retrouvent et dégustent ce lancement, cet instant inaugural.