Marche du 20 au 24 mai
Départ : Sévérac d’Aveyron (12) ➤ Arrivée : Le Grand Mas, Mouret (12)
Récit de la semaine 4
par Nathalie Baldo
Ils ont marché cinq jours côte à côte, laissant rebondir les cailloux sous leurs pieds, les mots d’une bouche à l’autre, les images, les pensées, les petites histoires de chacun, en dialogue constant entre eux et le paysage traversé, entre eux et les habitants rencontrés, entre eux et les 38 000 ans d’histoire d’inspiration et de créativité.
Ils ont fabriqué leur cheminement au jour le jour, par ricochets, laissant faire ce qui doit se faire, laissant arriver ce qui doit arriver, très à l’écoute les uns des autres, des sons, du silence, les regards posés sur le paysage. Silvain, Bénédicte et Fred se sont découverts au Bez où ils étaient accueillis chez Corinne Soustiel et Muriel Lacan, près de Sévérac-le-Château et ont pris le chemin lundi matin vers Vimenet où les attendait Didier Combret, antiquaire, murailler de l’association l’Eau et la Pierre pour une rencontre-visite.
Georges marche aussi. Georges est le marcheur du lundi. Il expose au cours de la journée la ligne de fond du projet, parle de « nooptique », suggère des traits d’attention. Les trois marcheurs seront guidés – avec enthousiasme ! – toute la semaine par Nathalie Decroix qui connaît bien le terrain, ses habitants, sa végétation, son patrimoine… Être guidés sur ce chemin – ce qui n’est pas le cas pour toutes les
semaines – c’est être libre de laisser l’imagination divaguer, naviguer, c’est pouvoir se perdre dans les profondeurs du temps, à défaut de se perdre dans le paysage… Le gîte de La Vieille église à Coussergues accueille les marcheurs pour la nuit, comme déjà l’année passée.
Mardi matin, le chemin mène le groupe vers Montrozier, petit village de pierres qui abrite l’Espace Archéologique Départemental et sa belle équipe. Visite de la toute nouvelle exposition « Aux sources de l’Aveyron et de la Serre, 5000 ans de peuplement » avec Aline Pelletier et cirq’conférence nooptique par Georges Matichard, avant de retrouver le public autour d’un pot offert par la mairie de Montrozier.
La visite se poursuit au petit matin du mercredi en compagnie d’Alain Soubrié, médiateur du musée de Montrozier et passionné, sur le site de Roquemissou, ancien abri sous roche encore en fouille, occupé presque continuellement depuis l’Epipaléolithique jusqu’au Néolithique, puis pendant le Moyen-Âge.
C’est remplis de la belle énergie de ce lieu enfoui dans une végétation luxuriante que les marcheurs poursuivent la traversée dans les paysages de l’Aveyron jusqu’à l’Espace ludo-pédagogique de la Gachoune pour un bivouac/camping sous les étoiles. Dans cet espace dédié à la formation des chasseurs d’aujourd’hui, il se joue quelque chose d’un retour vers l’enfance, voire vers des temps beaucoup plus anciens, à l’affût d’animaux imaginaires, sous la lune pleine et montante.
Le jeudi matin il pleut. Retour à la réalité. Bruine. Humidité de l’air. Pieds mouillés. Café chaud. Fred, Bénédicte et Sylvain, toujours côte à côte, se remettent en marche avec Nathalie-guide vers Salles-la-Source. La maison d’hôtes de La Gorge du Loup, chez Jacques Renoult est plus qu’accueillante, confortable, chaleureuse, joyeuse. Visite du Musée Départemental des Arts et Métiers en fin d’après-midi avant un
repas surprise au restaurant La Cascade.
Vendredi, dernier jour : les mots n’en finissent pas de rebondir entre les trois marcheurs et leur guide, les pierres glissent sous les pieds jusqu’au Grand Mas, dans les hauteurs de Marcillac, au gîte de l’Oustalet pour la nuit et aux Ateliers du Geste, tiers-lieu qui nous avait déjà accueillis l’an dernier et où, encore une fois, un beau samedi se prépare.
Toute la semaine l’atelier nomade de Marcher depuis la Nuit des temps était présent à Conques, à la librairie Chemins d’encre, accueilli chaleureusement par Marie-Geneviève Fau. Une partie de l’équipe a retrouvé ses logis mis régulièrement à disposition par l’Association artistique et culturelle de Conques, partenaire du projet.
Les 3 marcheurs-marcheuses
Frédéric Bousquet
Artiste sonore et de l’image, inventeur
Spécialiste international de l’euphone, fondateur de l’association Stolon arts & sciences et de l’écofestival Inouï, auteur animé par la passion de la transmission scientifique et artistique, Frédéric Bousquet vit dans un hameau du Causse Méjean d’où il rayonne.
Bénédicte Chevallereau
Comédienne et metteuse en scène
Après avoir étudié aux Beaux-Arts de Bordeaux, Bénédicte a rejoint le collectif de La Grosse situation, une compagnie issue du théâtre, du récit et des arts plastiques. Amoureuse des plantes et de la botanique – elle a suivi une formation de phytologue-herboriste, elle se définit avec ses acolytes plutôt routarde, roublarde et baroudeuse.
Silvain Ohl
Scénographe constructeur poète
Né au Havre le jour de l’inauguration de la Maison de la culture par André Malraux, Silvain construit et propose des scénographies depuis plus de 20 ans à une multitude de compagnies comme Ilotopie, Générik Vapeur, Groupe F, La Machine, Compagnie Rhizome, … Il travaille actuellement avec Satchie Noro sur une création commune, Origami, née de leur attrait immodéré pour les containers.
Accompagnés de
Nathalie Decroix
Guide accompagnatrice moyenne montagne
Vivant à Sévérac d’Aveyron, Nathalie connaît l’Aveyron – et une bonne partie du Massif central – comme sa poche. Cultivant le respect des lieux et des personnes, avec un grand sens de l’accueil, elle associe location de gîtes et activités de randonnées au sein de sa structure Rêve et rando avec Philippe.
Pour recevoir des nouvelles du projet
Suivez-nous :
L’agence Monik LéZart produit des spectacles, des textes, des images et des objets. Elle se crée un monde et aime à le partager.
Illustrations : Tom Joseph
Avec le soutien de