Une carte géopoétique

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 #Traversée2023

Parti-es il y a 38 000 ans, comme dans un rêve, depuis la source de nos inspirations, les marcheurs et marcheuses, (les marcheureuses comme l’a dit Bertrand) en ont descendu le lit, sur un matelas de temps très épais avec un traversin de paysages fantastiques.


Ielles arrivèrent 54 jours plus tard, en ayant parcouru l’espace-temps à la vitesse incroyable de 3 jours par seconde de moyenne, jours et nuits comprises. En effet, si en marchant le jour on ne voit pas le temps passer, la nuit est là pour nous remémorer la marche passée.

D’un bout à l’autre, chacune des étapes s’est faite sous le signe de la rencontre. Quand il n’y avait personne à rencontrer dans son paysage familier, le groupe se rencontrait lui-même dans un paysage qui lui était étranger. L’étranger passait ainsi en alternance, d’un côté comme de l’autre, furtivement, rappelant sans cesse son impermanence d’être là et son éternité nomade.

Ces chercheurs-cueilleurs nomades assoiffés de paysages ont croisé le chemin d’une liste à la Prévert et avec eux, nous voulons redire MERCI à tout ce qui suit et à ceux qui l’ont fait.

Des grottes, un joueur d’euphone, des résurgences, des pièges préhistoriques orientaux révélés en Ardèche, des lignes de partage géologique, des repas partagés gastronomiques, des dessins, des croquis, et un accordéon compagnon…

Des habitats étranges, abri de passage où maisons de toujours, rénovées où reconstruites, un bal traditionnel, une bibli « lowtech » paysagère en libre service au bord d’un lac, des repas de fleurs, de salades, de pâtés, de fromages étalés sur du pain local de boulanger-ères cultivateurs de céréales moulues dans des moulins à vent, à eau où électriques et un concert de bestioles…

Des vautours, des chevreuils, des chevaux préhistoriques, des élevages de vaches, brebis, d’ escargots, de cochons, une fanfare à vélo, des montagnes brûlées, des champs de coquelicots, le retour des bleuets, une librairie en prairie, un voyage en limace, une toute petite pierre d’obsidienne révolutionnaire et un violoncelliste déchaîné…

Un parc de chasse, des plantes qui soignent, des doigts qui les tissent, une machine à coudre sur la tête, une guitare électrique balladeuse, des expositions, des écoles, des musées, des cirqu’onférences, des pôles, des cités de la préhistoire…

Des discussions à n’en plus finir, des embrassades journalières, des mains qui sculptent la lumière, le bois, le tissu, le papier, la terre, la pierre, le verre, le fer, le feu, des objets qui naissent un peu partout, des idées qui inondent, et des chants polyphoniques AKA du Congo guidés par des chants d’ICI, émergeant des terres profondes du Rouergue…

Du cirque, de la sociologie, des petites histoires, des géographies de cartes sensibles, de la philosophie, des débats paysans, de la grande Histoire, des médiathèques engagées, des théâtres perchés, des poètes, des élu-es de petite ruralité, un pavillon de chasse, des guides passionn-ées, et une clarinette folle…

Des plafonds de stalactites, des champs de blé, des terres multicolores, dans les montagnes ou sur des murs, les pas de nos ancêtres d’ il y a 3,5 millions d’années…

Du soleil, des nuages et des pluies bienveillantes, des grêlons farceurs, des tiques, des campings, des ponts, des rivières rouges, chocolat ou d’eau claire et des sandwichs…

Des poésies, des mots qui s’écrivent, des mots qui s’envolent, se susurrent à l’oreille, des mots qui resteront, des cortèges sortant des musées, une pierre sur la tête, et une contrebasse puissante imposante et débridée…

Des témoignages, des applaudissements, des sourires, des rires et beaucoup de promesses de revenir…

Nous vous souhaitons un très bel été ! Aussi beau qu’il a commencé.

Georges pour Monik LéZart

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    Illustrations : Tom Joseph

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