Semaine 5

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Marche du 5 au 10 Juin

Départ : St Cyprien sur Dourdou (12) ➤ Arrivée : Assier(46)

par Julia Steiner

Cette cinquième semaine démarre de façon intense. Dimanche soir, après une sérieuse drache, radée, averse, Caroline, Rémi et Jean, les marcheurs, et Georges, Estelle et moi, de l’équipe de Monik LéZart, sommes réunis à Saint-Cyprien-sur-Dourdou.

L’épopée débute avec la visite des Chambres de lumière, le musée créé par Bastien Carré. Cet artiste a racheté il y a quelques années cet ancien couvent et mêlé son histoire à celle des lieux et notamment, celle d’un certain Honoré dont l’âme est encore présente dans ce lieu patrimonial. Bastien est lumigraphe. Comme Géo Matiche avec la nooptique, il a imaginé le mot correspondant à ses créations hors du commun. Lumi pour lumière, graphe pour le fait de relier des points entre eux. Lui, il les relie avec des leds. Des compositions poétiques, lumineuses, légères dialoguent avec le lieu qui les accueille. Une introduction parfaite à cette semaine pour s’inspirer, imaginer, inventer, aborder les questions de récits, propos, créations.

Lundi : La Vaysse, mousse et lichens
Le lundi commence également par une rencontre. Magali Vermeesch, artiste-artisane, qui travaille, elle, le papier et a son atelier-boutique O Ptits Papiers à Saint-Cyprien itou. Après une visite et un échange autour de son travail, elle part avec les marcheurs, accompagnés également par Georges, direction La Vaysse. La Vaysse, c’est ce petit hameau où ont choisi d’atterrir il y a 43 ans Christel et Jean-Pierre.

Une tablée familiale, colorée, et florale, à l’image de la source d’inspiration de Christel qui est licière (elle crée des tapisseries). Fleurs de bourrache et de coquelicots parsèment les salades de courgettes, carottes, fèves du jardin. Autour de cette tablée de 11 personnes, les échanges vont bon train sur les parcours de chacun, et, ô destin, comme souvent depuis la nuit des temps, des relations se croisent, se nouent, se répondent.
Jean Corneloup a beaucoup étudié les Sentiers de l’imaginaire dans le Carladez, tandis que Jean-Pierre, sculpteur sur bois, y a créé des œuvres. Rémi, circassien, a étudié dans le même centre de formation que les filles de Christel et Jean-Pierre, … Les discussions portent beaucoup aussi – étude de Jean Corneloup oblige – sur les raisons qui amènent à s’installer ici ou là, à créer son projet de vie, à comment on s’intègre ou du moins, à comment on se lie quand on est d’ailleurs, et que l’on mène une vie qui peut être vue comme différente ou peu classique.
Cette belle tablée se conclut par une découverte des ateliers de nos accueillants, univers moussu et fleuri pour Christel, univers de bois, de faunes et êtres des forêts en bois pour Jean-Pierre. Puis, c’est par le chemin des crêtes –pas par le GR qui suit la route – que les marcheurs partent et rejoignent Conques faisant fi de nos repérages, et ils ont bien raison : canopée de châtaigniers, plongeon dans l’univers de mousses et lichens tissés par Christel et retrouvés dans sa nature proche…

Mardi : Saint-Léonard de Monédiès, Grand-Vabre
Mardi midi, on se retrouve avec les marcheurs et Stéphane, le guide de la journée rencontré la veille dans son hameau de L’Herm Haut, à la chapelle de Saint-Léonard de Monédiès.
Au-delà de l’histoire de cette chapelle dédiée à l’érémitisme qu’ils connaissent sur le bout des doigts et avec profusion de détails, Pierre et Solange évoquent son inauguration suite aux quinze ans de restauration par l’association Culture et Patrimoine et les habitants de Grand-Vabre. Plus de 200 personnes réunies, un moment de rassemblement autour d’une soupe au fromage amenée par Marie en quad, un moment collectif et vivant pour le village.

L’association Culture et Patrimoine a sauvé de la destruction le pont de Coursavy, restauré avec la population locale la chapelle de Saint-Léonard de Monédiès, créé l’Espace Amérique, un petit musée dédié à l’histoire de l’émigration de nombreuses familles aveyronnaises au XIX et xXème siècle. Elle organise aussi des concerts et différentes animations pour faire vivre le village. C’est Marie qui préside cette association, Marie qui tient un café-restaurant dans le bourg qui est une institution du coin, notamment pour son estofinade et sa cuisine traditionnelle.

Jean, en bon sociologue, cherche, questionne, creuse, creuse, creuse pour connaître les raisons de cet engagement dans le collectif, dans la restauration patrimoniale. Caroline transmet son émerveillement pour chaque plante, chaque paysage, elle plonge dans la nature et le vivant. Rémi scrute, écoute, observe. A la forge, le soir, il pétille en écoutant Denys, le coutelier-forgeron qui collecte son minerai, dans la carrière du Keymart, le transforme, et en fait naître des couteaux extra-ordinaires. On entre dans son antre-atelier, après qu’il nous ait accueilli avec Marie-Do, sa compagne, sur leur terrasse au-dessus de la confluence Lot et Dourdou. Denys est un maître du feu. Il est chimiste, alchimiste, ramasseur de cailloux, géologue, forgeron, métallurgiste, sculpteur de bois. Enflammé de sa passion.

Toutes ces rencontres, en trois jours. Toutes ces vies. Tout ce temps dédié à la création. Toutes ces passions. Pourquoi ces passions, pourquoi ces obsessions ? Que nous amènent-elles, annoncent-elles des changements, un autre monde ? Comment les sublimer collectivement, comment les révéler, les raconter, comment les entremêler et les tisser ? Des questions qui traversent cette marche de la cinquième semaine.

Mercredi : Vallée du Lot et Livinhac-le-Haut

Mercredi matin, les marcheurs quittent cette attachante vallée du Dourdou à la nature luxuriante pour grimper sur le plateau qui offre des points de vue sur le Cantal, et en rejoindre une autre, la vallée du Lot. Ses méandres mènent à Livinhac-le-Haut qu’ils rejoindront par un bout de voie verte et… de bateau, prêté par le boucher du village à la mairie pour permettre un bout de navigation et la traversée d’une rive à l’autre.

Livinhac, village de 1000 habitants, de maraîchage, et étape sur le chemin de Saint-Jacques. Une équipe municipale dynamique et accueillante, prête à se lancer dans tous les projets qui feront vivre le village : Roland, le maire, ne peut être présent ce jour là, mais Laurence, Jean-Michel, Eric sont là, et s’affairent avec nous l’après-midi pour installer et préparer la conférence-spectacle qui va être jouée dès 19h ce soir-là. Nos hébergeurs, Le Chant des étoiles, un gîte d’étape sur le chemin, feront même « école buissonnière » selon leurs dires pour venir écouter la conférence et s’offrir un moment de pause dans leur saison intense. Un repas partagé sur la terrasse du resto de la place du village clôturera cette journée : chasse, vie associative, lieux intimes, les questions de Jean le sociologue animent les conversations.

Fin de semaine : Mont Thabor, Le Copeau

C’est à partir de Livinhac qu’un court pèlerinage en direction de Compostelle commence pour le groupe : c’est par le GR65 qu’il est prévu de rejoindre Figeac. Première étape : le Mont Thabor, au-dessus du village, où Aurélie qui travaille au sein de l’association Derrière Le Hublot, raconte l’aventure de Fenêtres sur le paysage, parcours artistique composé d’œuvres d’art-refuge qui ponctuent le chemin. C’est l’architecte Elias Guenoun qui a créé Vivre seule, la cabane de bois noir en lisière de forêt, au cœur d’une prairie fleurie, lieu d’invitation au ressourcement sur cette crête qui regarde à la fois la vallée du Lot et le Ségala. Aurélie sera également là à l’arrivée des marcheurs au Terly : près du lac de Guirande se trouve la Citerne-lit imaginée par Fred Sancère et Encore Heureux, un hébergement insolite douillet. Immersion Compostelle : le repas sera partagé avec des marcheurs-pèlerins au Fournil du Terly, un lieu de vie et d’accueil créé par Clémence avec Claire et une autre amie qui pétrissent, étalent, cuisent, pains, pizzas et cookies pour régaler les gens en itinérance.

La dernière étape sera courte et hors piste pour certains. Le GR 65 est très routier en effet sur cette partie là, alors, autant s’échapper par les chemins, rejoindre Lunan et marcher à l’intuition jusqu’à Figeac, avant la pluie, pour une visite du Musée des Ecritures du Monde avec Céline Ramio, sa directrice.

La semaine est finie… mais pas totalement !
Une matinée ensoleillée démarre le samedi entre la Médiathèque d’Assier et le Copeau, lieu de l’association Des Clous, avec une présentation du projet, une balade parsemée d’échanges et un pique-nique tiré du sac.

L’après-midi accueille une cinquantaine de personnes autour de la conférence-spectacle jouée par Georges Matichard avec Stefano Fogher, musicien installé sur le Larzac au Mas Razal.

Elle se poursuit par une Récitution intime de la traversée par chacun des marcheurs sous la forme qu’ils ont choisie : théâtre, performance poétique et corporelle, voyage herboriste et photographique racontent, chacun de manière singulière et émouvante, le voyage de la semaine.

Après une respiration et des échanges plein d’entrain autour de l’exposition et des cartographies de la traversée, une table ronde sans table Habiter la terre depuis la nuit des temps démarre dans un écrin de verdure, parole libre et partagée sur nos expériences d’habiter un territoire dans ce monde complexe.

Un marché gourmand des producteurs du coin fait ensuite frémir nos papilles. La fin de cette semaine est aussi intense que son commencement, et, pour sûr, ça imagine, ça invente, ça partage, ça rhizome sévère sur les chemins !

Julia

Les 3 marcheurs / chercheurs

Caroline
Plasticienne
Jean
Sociologue
Rémi
Artiste de cirque

Temps fort

Mercredi 7 juin à 19h
Conférence-spectacle devant l’église de Livinhac, accompagnée par Michaël Fontanella à la guitare

Arrivée

Samedi 10 Juin à partir de 10h30 à la Médiathèque d’Assier.
Journée spéciale « Habiter la terre depuis la Nuit des Temps » Conférence rencontre, débat et festivité

10h30 Accueil à la médiathèque d’Assier dans le cadre de l’exposition des dessins de Tom Joseph, illustrateur du projet

Présentation du projet suivie d’un apéritif. En partenariat avec le réseau des médiathèques du Grand-Figeac
12h00 départ marche vers le Copeau
12h30 arrivée au Copeau, repas tiré du sac
14h00 Conférence spectacle sur l’origine de l’imagination de Georges Matichard accompagné de Stefano Fogher au Cello 5 cordes et voix
Re-présentation ( brève ) du projet
Echange avec les marcheurs
16h00 en extérieur:
Table ronde sans table “ Habiter la Terre depuis la nuit des temps “
Ouverture des  discussions et présentation par Georges Matichard, artiste,  David Gé Bartoli, philosophe, Université Populaire de la Terre
Micro ouvert — témoignages

À partir de 18h00 :
Buvette
Apéro et repas paysan

Pour recevoir des nouvelles du projet


    L’agence Monik LéZart produit des spectacles, des textes, des images et des objets. Elle se crée un monde et aime à le partager.

    Illustrations : Tom Joseph

    Avec le soutien de

    Marche du 5 au 10 Juin

    Départ : St Cyprien sur Dourdou (12) ➤ Arrivée : Assier(46)

    Caroline, Jean et Rémi prennent le relais et vont redescendre dans les plaines de l’Aveyron puis du Lot en compagnie de Jean Claude et d’autres accompagnateurs.
    5 jours qui nous rapprochent un peu plus de l’arrivée aux Eyzies de Tayac, près de Lascaux.

    Les 3 marcheurs / chercheurs

    Caroline
    Autrice
    Jean
    Comédienne et metteuse en scène
    Rémi
    Géomorphologue

    Accompagnés de

    Jean Claude

    Guide

    Temps fort

    Conférence-spectacle devant l’église de Livinhac à 19h.
    accompagnée par Michaël Fontanella à la guitare

    Arrivée

    Samedi 10 Juin à partir de 10h30 à la Médiathèque d’Assier .

    Journée spéciale « Habiter la terre depuis la Nuit des Temps », conférence rencontre, débat et festivité

    10h30 Accueil à la médiathèque d’Assier dans le cadre de l’exposition des dessins de Tom Joseph, illustrateur du projet

    Présentation du projet suivie d’un apéritif. En partenariat avec le réseau des médiathèques du Grand-Figeac
    12h00 départ marche vers le Copeau
    12h30 arrivée au Copeau, repas tiré du sac
    14h00 Conférence spectacle sur l’origine de l’imagination de Georges Matichard accompagné de Stefano Fogher au Cello 5 cordes et voix
    Re-présentation ( brève ) du projet
    Echange avec les marcheurs
    16h00 en extérieur:
    Table ronde sans table “ Habiter la Terre depuis la nuit des temps “
    Ouverture des  discussions et présentation par Georges Matichard, artiste,  David Gé Bartoli, philosophe, Université Populaire de la Terre
    Micro ouvert — témoignages

    A partir de 18h00 :
    buvette
    Apéro et repas paysan

    Pour recevoir des nouvelles du projet


      L’agence Monik LéZart produit des spectacles, des textes, des images et des objets. Elle se crée un monde et aime à le partager.

      Illustrations : Tom Joseph

      Avec le soutien de